FOIRE AUX QUESTIONS

Cette foire aux questions est destinée à répondre aux demandes les plus fréquentes concernant les MAD, et selon des thématiques diverses. J’essaierai de mettre à jour cette FAQ et de l’enrichir de nouvelles informations au fur et à mesure.

Si jamais vous ne trouviez pas la réponse à votre question dans les paragraphes qui suivent, je vous laisse le soin de me contacter via le formulaire de contact. Mais prière de bien lire l’intégralité du site et de cette FAQ. Merci!

ARCHITECTE: en quoi consiste votre mission?

En tant qu’architecte, mon rôle est de concevoir et dessiner votre maison en concertation avec vous, de m’occuper des dossiers administratifs et échanges avec les différents intervenants (urbanisme, ingénieurs, services divers (assainissement), etc.).
Une fois le permis de construire obtenu et les études finalisées (plan détaillés, détails de mise en œuvre, descriptifs et quantitatifs des prestations et équipements, etc. ), je lance une consultation d’entreprises locales pour répondre aux différents lots (maçonnerie, charpente, menuiseries, plomberie, élec., etc.).
Une fois les devis conformes au budget, et acceptés, vous contractez avec les entreprises et je me charge ensuite du suivi des travaux, afin que la construction soit conforme à mes plans, et donc à vos souhaits. Les réunions de chantier sont hebdomadaires, je produis des compte-rendu après chaque, et coordonne les artisans (valider les paiements, vérifier les fournitures et délais de livraisons, etc.), et ce pour le bon déroulement des travaux.
Tout ça, si vous m’en donnez les missions. Certains de mes clients s’arrêteront par exemple au permis de construire et continueront seuls. Cela dit, je le déconseille un peu dans les cas d’une MAD, car c’est une maison assez complexe qui demande des connaissances précises pour un suivi de travaux efficace.
Ah et il faut aussi comprendre que c’est vous qui me mandatez pour une mission de conseil. Je ne suis en aucun cas intermédiaire entre vous et les entreprises. C’est vous qui contractez avec elles, sur mes conseils. Ma rémunération est donc à part, et seulement pour la prestation intellectuelle (je préfère clarifier au cas où).

En somme l’architecte est un peu le “chef d’orchestre du chantier”. Il ne joue pas aussi bien que le premier violon de cet instrument, mais il connaît la musique et sait l’orchestrer.

=> Document expliquant les phases de travail et illustrant sommairement les documents produits au cours des études.

HONORAIRES:

Les honoraires d’architecte sont le plus souvent déterminés suivant un pourcentage du coût des travaux (le coût de mon assurance se base sur ce montant également). Le pourcentage va dépendre à la fois de l’étendu de la mission, ainsi que de sa complexité.
Le montant des honoraires est libre à négocier et sera déterminé avec précision sur le contrat. Voici une fourchette de prix pour une maison moyenne (~200000€ TTC):

  • pour une mission limité au dépôt de permis de construire – environ 2-3 % du montant travaux prévisionnel.
  • pour une mission qui s’étend jusqu’à la réalisation du dossier de consultation des entreprises – environ 5-6 % du montant prévisionnel.
  • pour une mission complète de conception du projet, consultations d’entreprises, assistance aux contrats de travaux, et suivi de chantier (réunions hebdomadaires, etc., hors chantier distant) – environ 10-12% du montant de travaux. (Ne s’applique pas en cas d’autoconstruction)
ARTISANS: avec quels artisans ou entreprises travaillez-vous?

Je ne travaille pas avec des entreprises spécifiques. Mais avec les artisans qui seront à proximité du chantier. Il faut consommer local!

En fonction des techniques choisies pour les murs de votre MAD – car il y en existe plusieurs – il sera nécessaire de faire appel à des entreprises réalisant du pisé (terre compactée dans des coffrages) ou de l’isolation en bottes de pailles. Ces entreprises ne sont pas présentes partout, mais certaines se déplacent. A voir localement donc.

Les lots techniques (électricité et plomberie) demanderont des artisans un peu alertes (mais beaucoup d’électriciens et plombiers font du solaire aujourd’hui). Même si je préfère choisir “local” – je suis tout de même en relation avec une entreprise qui se déplace pour les installations photovoltaïque et d’eau chaude solaire, si jamais nous ne trouvions pas sur place.

Il faudra également un bon charpentier/ossature bois (ils sont nombreux). Les autres lots (maçonnerie, couverture, menuiseries ou carrelage et peinture) sont assez classiques et se trouveront facilement à proximité.

AUTOCONSTRUCTION: comment ça se passe?

Les postes les plus intéressants à réaliser en autoconstruction sont les plus chronophages, ceux qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre (ce qui représente un coût important par entreprise).
En fonction des techniques choisies, les bottes de paille peuvent par exemple être posées par vos soins dans l’ossature. Damer le pisé dans les coffrage est aussi réalisable, surtout s’il n’est pas porteur (potentiellement le cas dans la MAD). Vous pouvez aussi réaliser les enduits vous même.

Les finitions intérieures (carrelage, faïence, menuiserie, etc.) ne présentent quant à elles pas de gros risques si le travail n’est pas n’est pas parfait….
Je laisserais par contre aux professionnels tout le structurel (fondations, ossature, charpente), le hors d’eau – hors d’air (couverture, étanchéité, menuiseries extérieures), ainsi que la plomberie et l’électricité (relativement complexe dans une maison autonome). De plus ce n’est pas sur ces derniers postes que l’économie sera essentielle, car ces postes ne demandent pas tant de main d’œuvre (comparé au coût de fourniture).

Mais si vous êtes très compétents dans tous les corps de métier, ou que la famille et les amis sont composés de maçons, charpentiers, électriciens, etc. Pas de souci pour l’autoconstruction complète!

ATTENTION: autoconstruire n’est pas une chose à prendre à la légère. En faisant ce choix, vous devenez donc constructeur et êtes soumis à la responsabilité décennale. Si par exemple vous vendez votre maison avant les 10 ans d’achèvement de travaux, vous serez responsable des éventuels futurs désordres.

Par ailleurs, certaines banques/assurances (peut-être la majorité?) ne voient pas d’un très bon œil l’autoconstruction. Car la banque doit s’assurer que l’argent prêté ne finira pas dans… un tas de paille! , mais dans une maison revendable.

Certaines banques demanderont par exemple que la construction soit réalisée par entreprises jusqu’au hors d’eau-hors d’air. C’est à dire que la structure, et l’étanchéité de la maison doit être faite par des professionnels. Libre à vous de… poser le parquet ensuite. C’est toujours un peu d’économie, mais dans ce contexte les postes chronophages dont je parlais en amont pourront difficilement être à votre charge (puisque devant être réalisés avant la pose de la couverture pour certains).

C’est d’ailleurs pourquoi je travaille à un énième mode constructif permettant de créer une structure hors d’eau-hors d’air (par entreprises) vous permettant ensuite d’isoler (paille ou autre), et de créer la masse thermique (pisé ou autre) vous même.

Enfin, si vous prévoyez l’autoconstruction, notez que je ne suis hélas pas habilité à suivre de tels travaux (l’Ordre des architectes et mon assurance professionnelle ne me le permettent pas), sauf si nous trouvions une ou des entreprises acceptant de vous accompagner tout en prenant la responsabilité des ouvrages (tout est histoire d’assurance). Ça ne court pas les rues, mais ça existe.

BUDGET: quel est le coût d’une MAD?

MISE À JOUR : forte augmentation du prix des matériaux suite à crise/inflation. A prendre en compte pour évaluer votre projet. 20-30% en moyenne il semblerait… Certains produits bois ont doublé, voire triplé… cf. article


Comme je le dis souvent: cette question revient presque à demander “combien coûte une voiture?” Oui mais une 205 d’occasion ou une Ferrari dernier cri?

Le prix d’une MAD est très variable en fonction des caractéristiques propres à votre projet:

  • le terrain (type de sol, topographie, accessibilité, assainissement autorisé)
  • les règles d’urbanisme locales (prescriptions diverses (volumétries, matériaux, etc.))
  • la région (ensoleillement et précipitations)
  • les prestations (matériaux, détails, équipements, etc.)
  • le prix des entreprises locales (très variable!)
  • le degré d’autonomie désiré
  • la part d’autoconstruction éventuelle

Mais pour vous faire un début d’idée tout de même, j’estime à partir d’environ 120 000€ la base studio (sans chambre) et environ 35000€ la trame de chambre supplémentaire (avec sa portion de serre, de phytoépuration, ses panneaux PV et citerne suppl.). Et ce, dans de bonnes conditions.

Encore une fois ces chiffres sont très variables, notamment en fonction des tarifs des entreprises locales, ou du prix des fondations par exemple, qui peut varier du simple au quintuple en fonction de la nature des sols de votre terrain! Il est donc préférable de tabler sur un peu plus. Dans tous les cas, il est d’usage de démarrer les études – de dessiner votre projet – pour préciser ces éléments.

Sachez de toute façon que mon rôle d’architecte est de concevoir la maison la plus adaptée à vos besoins/envies, en fonction du budget et autres contraintes (terrain, urbanisme). L’idée étant de voir ce que nous pouvons faire de mieux à partir de vos données, avec comme ligne directrice les différents principes de la MAD. Il faut prendre le problème ainsi:

Vous avez tel budget, et je concevrai une maison pour ce budget.

Plus sur les coûts de construction…

Vous avez tel budget et je dois donc concevoir un projet qui correspond à ce montant. Peut-être qu’il ne s’agira pas exactement de la maison de vos rêves de départ (ou des miens), que des compromis seront à faire donc. C’est même certain! Mais je vous garantie que vous aurez le meilleur qu’il est possible d’avoir pour le budget investi.
Donc je vous préviendrai au fur et à mesure des directions à prendre pour veiller à l’économie du projet. Et ce en fonction de vos priorités, qu’il faudra d’ailleurs hiérarchiser.
Et je m’engage de mon côté à retravailler le projet jusqu’à rentrer dans l’enveloppe financière (on dépasse toujours au début, car on veut tout!). Attention, retravailler le projet ne signifie pas trouver des économies par magie. Ces économies correspondront à des compromis, des modifications du projet, etc.


A noter que les prix sont fixés par les entreprises, pas par l’architecte (ou le client). Il n’y a pas d’astuce particulière, ou de recette miracle qu’un architecte aurait pour faire baisser les coûts. Ce dernier maîtrisera seulement le montant de ses honoraires, pas le salaire du maçon ou le prix de fourniture. Mais il peut être plus ou moins attentif à l’économie du projet. Être plus ou moins rigoureux sur le dessin, et la préparation des dossiers.
Pour ma part, je ne dessine rien au hasard, il n’y a pas de “geste d’architecte”, ou de caprice, qui ponctionnerait le budget. Chaque m² compte. Chaque détail de mise en œuvre doit être pensé pour simplifier le travail et maîtriser le coût. Et tout a une raison d’être  (l’autonomie/écologie) dans la MAD.

Sachez que je cherche en permanence des moyens de réduire les coûts de construction, en optimisant les surfaces des plans, en variant les modes constructifs, en dessinant et redessinant des détails simplifiés, etc. Mais pas de magie, les entreprises et matériaux coûtent ce qu’ils coûtent.

Imaginez que – pour une maison moyenne – 2 ou 3 ouvriers s’activent sur votre chantier pendant une douzaine de mois (il peut s’agir des maçons au début, ou de l’électricien et du plombier après, peu importe, disons 2-3 personnes en permanence), et qu’ils gagnent chacun 1500€ net/mois (c’est pas foufou!), vous paierez l’entreprise plus du double (locaux, outils, véhicules, assurances, charges diverses) pour leur travail. Donc 2 ou 3 pers x ~3500€ x ~12mois= ~84000 à 126000€. Voilà, maintenant il faut commencer à payer les matériaux. Donc vous pouvez doubler ce montant main d’œuvre pour obtenir le prix d’une maison classique. Et encore plus pour une MAD, construite de matériaux naturels, et autonome (plus de factures).


Pour ceux qui demandent si une MAD de 4 chambres peut-être réalisée pour… 60 000€ par exemple: j’aimerai!!!, mais comment serait-ce possible? Le moindre constructeur propose déjà au double du prix ses maisons en parpaings, polystyrène et menuiseries pvc, et qui sont réalisées par dizaines. Comment une maison faite essentiellement de matériaux naturels (beaucoup de main d’œuvre), dessinée sur mesure ou presque, et autonome en eau, énergie et assainissement pourrait coûter moins? Encore une fois, je ne suis pas magicien.

Je n’ai d’ailleurs moi-même – architecte, concepteur de la MAD ayant passé entre 15 et 20 000 heures sur le sujet – pas les moyens de ce que je propose! Cela est aussi dû au coût des terrains, certes.

Pour conclure sur une note positive: la première des deux MAD “non officielles” (comme je les appelle, car pas totalement autonomes) réalisées dans le Cantal en autoconstruction complète (à noter tout de même que le propriétaire est charpentier, et qu’il n’a pas eu de revenus tout le temps de son propre chantier (temps plein)), a été réalisée pour 25000€ de matériaux, sans autonomie (eau et élec.) pour le moment, et avec un peu de récupération de matériaux. Je suis personnellement impressionné par ce montant!

Donc, hormis la réduction des surfaces, et accéder à l’autonomie dans le temps par étapes, le seul moyen de rendre la MAD largement accessible financièrement est l’autoconstruction.

CLIMAT: est-ce que la MAD va fonctionner dans ma région?

Je pense qu’une MAD est viable partout en France. Certes les performances ne seront pas les mêmes entre le Pas-de-Calais et le Var, mais voyons la chose ainsi: en optant pour une MAD, vous aurez dans tous les cas une maison bien plus performante qu’aucune autre (hors “Earthships” dont la MAD est inspirée).

Assez de soleil?

Vous pouvez estimer que l’apport solaire sera insuffisant dans votre région, mais notez que le soleil chauffe même lorsqu’il ne brille pas (des millions de kW qui font la planète n’est pas un glaçon!).

La durée d’insolation (durée pdt laquelle les ombres sont distinctes) en centre Bretagne ou dans les Ardennes (les vainqueurs de la grisaille semblerait-il!) est d’environ 1500h/an (environ 2800h/an à Aix En Provence pour situer).

Près de Charleville Mézières (Ardennes), nous pouvons constater que même en Janvier (mois le moins ensoleillé), l’irradiation sur le plan des baies vitrées d’une MAD (~70°) est d’environ 30 kWh/m² pour le mois, soit en moyenne 1000Wh/m²/jour. Avec en moyenne 6m² de surface vitrée par chambre, nous obtenons 6000w/jour pour une chambre de 12 à 15m².
Certes il y a des pertes en tout genre (diffraction, etc.), mais même en divisant par deux ces valeurs (3000Wh/jour donc) nous obtenons l’équivalent d’un radiateur de 3000W pendant une heure chaque jour, ou de 1000W pdt 3h/jour, etc. C’est beaucoup d’énergie emmagasinée, et ce, dans une maison parfaitement isolée, et pouvant stocker le surplus inutile dans ses murs, pour les restituer au besoin.

Pour l’électricité il en va de même. Certes, il faudra prévoir un dimensionnement du système photovoltaïque en conséquence (potentiellement cher donc), ou alors être très économe et attentif à votre consommation. Je ne m’attarderai ici pas sur des calculs trop complexes et soumis à de trop nombreux paramètres (consommation personnelle, matériel/technologie de production et stockage, etc.)


Pour conclure, vous noterez que les pays les plus en pointe pour le solaire (grandes baies vitrées pour la thermique, ou photovoltaïque pour l’élec.) sont ceux du nord de l’Europe. Il y fait pourtant une temps nuageux, accompagné de températures basses. Sachez que je prévois dans tous les cas – et quelque soit le lieu – un poêle bois en appoint. Ainsi lors de périodes froides et nuageuses prolongées, un petite flambée fera monter la température des murs pour les jours / semaines à venir. Ce poêle pouvant en outre être bouilleur pour la production d’eau chaude.

Assez de pluie?

Vous pouvez enfin estimer que les précipitations sont insuffisantes dans votre région pour la récupération d’eau.

Un français moyen (qui gaspille énormément donc) consomme entre 100 et 150L/jour. En étant économe, il est possible de réduire de moitié sans effort (on ne lave pas la voiture en période de sécheresse, pas de piscine, pas de fuite de robinet, douche plutôt que bain, etc.). Dans une MAD où l’eau est utilisée quatre fois (donc plus de chasse d’eau, plus d’arrosage) – et si l’on est attentif à sa consommation – il est possible de fonctionner avec 50L/jour/personne (j’en consomme personnellement une trentaine, avec douches quotidiennes, lorsque je fais attention).

D’après les “statistiques 1981-2010 et records” de Météo-France, la station météo de La Ciotat (13) présente les précipitations les plus faibles de France avec 461mm/an, et un minimum au mois de juillet de 6,5mm. La MAD offre une surface de toiture d’au moins 50m² par personne. La récupération au mois le plus sec sera donc de 0.325 m3, soit 325L, soit une dizaine de litres par jour et par personne. Certes c’est insuffisant, même pour une personne économe en eau, mais c’est sans compter les réserves des mois précédents! Dans la configuration de base de la MAD avec capacité de 5000L + 5000L par habitant (à noter que les derniers mois de chantier, sans réelle consommation, auront permis de démarrer avec un capital d’eau de départ), la consommation à la Ciotat pourra être d’environ 70L/j/pers, soit plus que les besoins d’une personne économe.

Il est enfin toujours possible d’augmenter la surface du toiture (débord de toits, auvent, garage, serre annexe, etc.), et d’ajouter une citerne, pour assurer une consommation plus grande.

COMMUNAUTÉ: existe-t-il des écohameaux de MAD? (etc.)

Alors sachez qu’il n’y a pas d’éco-hameau en cours (ou passés), et que les “forums” n’ont pas eu le succès escompté – peu de participations et qui datent sérieusement -, mais n’hésitez pas à y contribuer et à relancer une discussion!

Voici les mots de passe de la page “Communauté”:
Ardèche: autonaute07
Drôme: autonaute26

Et si vous avez un projet sérieux dans votre localité, je pourrai éventuellement créer le groupe (département) correspondant.

DÉLAIS: quelle durée pour les études?, pour le chantier?

Les délais sont très variables.

J’ai un projet actuellement en chantier, dont j’ai démarré les études il y a 3 ans et 1/2!… (Il a été en stand-by un an pour raisons personnelles du client, cela dit). J’ai par ailleurs déjà réalisé – à l’époque où je dormais peu – des permis de construire (avec conception et études en amont comprises) en deux mois! Ça dépend vraiment des cas!, et donc:

– de la complexité du projet (règlements applicables, topographie du site, programme, etc.)

– des services d’urbanisme (et services techniques) – leur réactivité. Je viens par exemple de perdre plusieurs mois (!) sur un projet car l’Architecte des Bâtiments de France m’avoue ne pas lire tous ses emails !

– des autres intervenants (géomètre, thermicien, géotechnicien, etc.), qui ne sont pas aux ordres dès qu’on claque des doigts (j’ai une fois mis un mois à obtenir (recevoir un simple email donc !) le relevé du terrain d’un géomètre pour pouvoir simplement commencer à travailler sur un projet).

– de vos délais à vous pour valider telle phase de travail/tel dossier (on parle accessoirement de décider de la maison dans laquelle vous vivrez pendant les prochaines décennies, ça ne se fait pas à la légère, vous verrez!). Par exemple, certains clients me répondent le lendemain matin à un dossier transmis (je caricature un peu), quand d’autres mettent 2 mois à valider une esquisse ou un avant-projet.

Il faut aussi compter 2 mois (mini) d’instruction du permis de construire par l’administration.

Et, après élaboration du dossier technique de consultation d’entreprises (plusieurs mois de boulot après le permis), il y aura à prendre en compte la réactivité des artisans pour établir leurs offres (devis), les mises à jour de celles-ci suivant les mises au point techniques, etc. Ça prend du temps!

Pour un chantier dans la Drôme j‘ai dû consulter…. 105 entreprises !, c’est délirant ! Jamais je n’aurais pu prévoir ça ! Et donc ça prend un temps considérable (envoyer les demandes/dossiers, attendre les retours, essuyer les refus, rechercher à nouveau des entreprises, etc. Visiter les lieux avec elles parfois, rechercher à nouveau. Renvoyer les dossiers, répondeur, mails, attente, congés, renvois, etc. Répondre aux questions techniques, analyser les devis, signaler les oublis.  Relancer, comparer, revoir le projet, refaire chiffrer, reconsulter, etc. Faire ensuite les contrats de travaux. Etc., etc., etc.

Et après tout ça, il faut compter en moyenne une bonne année de chantier pour une maison individuelle (un peu plus ou moins selon la taille de la maison, et selon disponibilité des artisans)

Donc, si vous négociez le délai entre compromis et acte de vente pour l’achat d’un terrain, avec condition suspensive d’obtention de permis de construire (délai à négocier avec le vendeur hein!, l’agent ou le notaire n’ont eux pas d’autre intérêt que d’enchainer les affaires au plus vite!), prévoyez le temps maxi! Les délais de 3 mois souvent laissés par les notaires pour que vous déposiez le permis ne sont pas suffisants! Imaginez que l’administration met 2 mois (parfois plus) pour simplement vérifier le dossier (le regarder quoi!). Je ne vois pas comment la conception d’une maison (qui devient de plus en plus complexe avec la sur-règlementation, et les raisons évoqués plus haut) pourrait prendre autant de temps, ou à peine plus. Donc prévoyez large et soyez patient!

DISTANCE D’INTERVENTION: pouvez-vous prendre en charge un projet dans ma région?

Je peux potentiellement travailler sur toute la France, mais tout dépend de vos besoins:

  • Les études (conception, permis de construire, dossiers techniques, voire aide à la consultation d’entreprises) peuvent se faire à distance (je le fais régulièrement pour des clients). Il me faudra au moins une visite sur le terrain (et rencontre/réunion avec vous) en début de mission. La suite se fait essentiellement par envois (emails) de dossiers et téléphone. Des réunions peuvent être ajoutées au besoin.
  • S’il vous faut un suivi de chantier, cela nécessite des réunions hebdomadaires (voire plus par périodes) pendant de longs mois de chantier, ce qui m’est impossible à plus d’une heure de l’agence (à Die, 26150), et vous couterait les yeux de la tête! A moins que vous preniez en charge vous-même l’encadrement de votre chantier, nous pourrons trouver un maître d’œuvre local pour le suivi des travaux.
EARTHSHIPS: La MAD ressemble aux Earthships non?

Bravo Sherlock Holmes!

Effectivement, en tant que grand admirateur de M. Reynolds (architecte des Earthships), mon travail s’en ressent forcément.

Pour ceux qui se demandent ce qu’est un Earthship: https://www.earthshipglobal.com/

Beaucoup me félicitent pour mon travail sur les MAD, et certains vont même jusqu’à parler d’amélioration des Earthships.

Je n’en parlerai pas en ces termes, car les Earthships n’ont rien à envier aux MAD tant du point de vue des réponses apportées aux questions actuelles, qu’en termes plus constructifs, ou encore philosophiques (la production écrite de Reynolds est aussi impressionnante).

Mon constat a été le suivant: pourquoi si peu d’Earthships en France? (deux de Reynolds/Biotecture, deux ou trois autres maisons de pneus). Je pense que peu de gens sont prêts à vivre dans des “déchets” (pneus, bouteilles, canettes utilisés dans la construction des Earthships), même si je trouve l’idée très bonne pour ma part!

Donc afin que les idées qui nous guident se développent et se démocratisent, je propose une déclinaison des Earthships plus axée sur le naturel. Une maison d’architecte aussi, qui peut s’adapter au client, au terrain, aux règles locales, etc. mais tendant vers l’idéal commun que nous avons tous – Reynolds, vous ou moi!

Comme l’a dit Reynolds en plus ou moins ces termes:

“Faites le à notre manière ou pas, mais faites le sans centrale nucléaire!”

Pour ma part je ne propose pas de Earthships à proprement parler (bien que j’en ai conçu un pour des clients), mais bien les MAD (qui en sont directement inspirées) décrites tout au long de mon site. En somme, pas de pneus, bouteilles, cannettes dans la MAD (car quels artisans, assurances?) même si j’étudie la question, une architecture plus conventionnelle (attentions aux règles d’urbanisme), et pas semi-enterrée (sauf terrain pentu).). Donc si une MAD vous convient, c’est ce que je propose !

+ sur les Earthships:

On m’a parfois demandé pourquoi – comme cela se fait dans le “milieu” – je n’appelle pas la MAD un “Earthship Inspiré”

Quand j’ai « lancé » la MAD en 2013 (j’avais commencé ce travail quelques années en amont lors de recherches sur l’architecture en terre, ce qui avait alors aboutit à une sorte de “VolksHome” (ou une maison d’architecte “pour tous”) et c’est en y travaillant que j’ai (re)découvert les Earthships), j’introduisais alors le sujet avec des tonnes de justifications (historique de maisons solaires, etc. avec laïus sur Reynolds et les ES). On m’a dit que ça perturbait le site, que les gens s’en foutaient, etc.

Imaginez maintenant que je revendique un instant faire des ES ou « ES inspiré » : tout le monde me tombera dessus en me disant qu’il n’y a pas de pneus, bouteilles et cannettes dans ma MAD, etc., et que je ne peux y prétendre (au passage, le ES pour lequel j’ai fait un permis de construire (hautes alpes) est appelé « Géonef », version française du mot « Earthship ».

Après, je pourrai démontrer (si j’avais le temps et que ça avait un quelconque intérêt) que tout des Earthships a déjà été fait avant Reynolds : les murs de pneus, de bouteilles, les maisons enterrées, les maisons à masse thermique, le solaire passif, la phyto, la ventilation par convection, etc. etc. Je ne le ferai pas car je suis un fan absolu de Reynolds. Je le lis, le relis et le rerelis depuis des années, avec toujours plus d’admiration. C’est un grand homme, pas un pli là-dessus. C’est mon idole point !

Enfin, rendez-vous compte que nous ne sommes pas dans le monde artistique (bien que l’architecture soit protégée par droits d’auteur) mais plus dans le monde des « sciences et techniques » (la construction).

Imaginez donc que Fiat, Renault et Citroën aient dû mentionner « Ford T inspiré » à chaque voiture produite depuis 120 ans… ca n’a pas de sens. Pourtant : 4 roues, un volant, etc.

Imaginez que tous les architectes faisant des maisons “moderno” (genre cubiques, blanches) doivent mentionner « Villa Savoye Inspiré ». Pas beaucoup de sens non plus. Et d’ailleurs quand Le Corbusier pond sa Villa Savoye en ~1930, aurait-il dû indiquer «Architecture-vernaculaire-des-iles-grecque inspirée» ? Voyez que ça se complique…

Est-ce qu’enfin Steve Jobs aurait dû mentionner Graham Bell en sortant l’Iphone, etc., etc., etc. ca n’a pas de fin…

Alors c’est sûr que c’est plus délicat d’être le premier à “emboîter le pas à” Reynolds, que le 500ème. Si dans 20 ans tous les architectes font des maisons similaires, vous ne vous poserez même plus la question, car cette architecture sera alors devenue la norme. On mettra une verrière au sud exactement comme on met des radiateurs actuellement. On récupèrera l’eau de pluie comme on se branche au réseau aujourd’hui.

Voilà tout ! Ah, je crois citer directement Mike Reynolds dans une page (Thermique) du site, et… plus haut dans ce texte!

ENFOUISSEMENT: la MAD peut elle être semi-enterrée?

A l’origine, je prévoyais d’enfouir la MAD côté nord en cas de terrain pentu (pour une bonne insertion paysagère du projet) et seulement dans ce cas.

Mais je déconseille désormais cela. Car seuls les matériaux imputrescibles peuvent être enterrés. Il faudra donc un voile béton pour faire structure/soutènement, une isolation imputrescible (liège (coûteux) ou isolant pétrochimique).

L’intérêt de s’enterrer étant de profiter de la masse thermique du terrain, cette isolation doit être déportée du mur, et insérée dans le talus afin que la terre compactée emprisonnée entre mur et isolant constitue la masse thermique pour la maison (le “Thermal Wrap” des Earthships). J’ai eu à faire ça pour un chantier, et on a galéré avec le terrassier pour trouver la bonne méthodologie. C’est pas simple, qui plus est quand l’accès arrière est complexe (foret en bordure dans notre cas).

Et, tout ça (remblaiement en question, voile béton, liège) + toute la protection contre l’humidité (drainages, étanchéité (produits pétrochimique aussi)) coûte très cher.

Donc puisque j’essaie de simplifier la MAD petit à petit pour la rendre notamment moins coûteuse, je préconise plutôt de terrasser (créer une plateforme) en talutant le terrain plus loin. Si la pente est forte, un soutènement en enrochement (assez peu coûteux) par exemple peut-être réalisé. Puis la maison avec ses murs paille/pisé peut être construite sur la plateforme comme on le ferait sur terrain plat.

Cela n’est valable que pour la MAD. Si vous vous orientez vers un Earthship (murs pneus, etc.), alors c’est une autre organisation de chantier, etc. et donc, l’enfouissement reste valable.

ENTRETIEN: celui d’une MAD est-il particulier?

L’entretien dans une MAD consiste essentiellement

  • à traiter le bois exposé en façade (menuiseries et bardage éventuel).
  • la durée de vie des panneaux photovoltaïques est limitée. Leur productivité décroît au bout de 25 ans. Mais vous pouvez sûrement tabler sur 40 ans d’utilisation (nous n’avons pas encore un recul suffisant, cette technologie remontant aux années 70).
  • pour les batteries, deux écoles: soit vous utilisez des batteries au plomb (AGM ou gel) qui sont + économiques mais ont une durée de vie d’environ 7ans (cela dépend de l’utilisation (cycles décharges)). Cela vous permet de renouveler le parc au bout de cette durée et de profiter de la dernière technologie à jour. Soit investir dans des batteries plus coûteuses au lithium dont la durée de vie pourra doubler. Je vulgarise – le choix des batteries est plus complexe -, mais voilà, notez qu’il y a un “entretien” pour ces dernières.
  • pour l’alimentation en eau, un entretien est aussi nécessaire: veiller de temps à autres à nettoyer les débris, feuilles, etc. dans la gouttière, et dans le filtre d’entrée de la citerne. Brosser (tous les 3 à 6 mois) les filtres à sédiments quand ils sont sales (un coup d’œil suffit à vérifier). Changer les cartouches du filtre céramique (pour eau potable) tous les 2 ans d’après le fabricant, mais ce n’est que pour maintenir le bon débit d’eau ; pas de danger tant que l’eau continue de passer au travers. L’ensemble des cartouches de ce dernier filtre se trouvent aux alentours de 150€.
  • pour le traitement des eaux grises, nettoyer le filtre à graisse de temps à autres (équivalent d’une grosse passoire à rincer et brosser).

C’est à peu près tout!

E.R.P: Établissement recevant du public

Si vous souhaitez construire une MAD pour y tenir une activité professionnelle recevant du public, qu’il s’agisse de chambres d’hôtes, d’un gîte, d’un cabinet médical, d’une résidence sénior, d’un bar/PMU, ou encore d’une école de yoga ou d’arts plastiques (à vérifier, je n’ai pas en tête l’exacte règlementation au moment où j’écris), votre projet sera qualifié d’ERP (établissement recevant du public). C’est donc une autre règlementation – que celle destinée à l’habitat – qui s’appliquera dans ce cas, et autant vous dire qu’elle sera plus contraignante… Et d’autant plus s’il s’agit de locaux dits “à sommeil” dans la règlementation incendie (hébergement, etc.).

Mais l’idée est à mon avis de faire le maximum suivant ce qu’autorisera la réglementation. Encore une fois, je n’ai pas tout le droit français en tête (je recherche au cas par cas au gré des projets), et ce qui suit dépendra donc beaucoup de la destination des locaux, mais:

  • toute la partie solaire passive (isolation, masse thermique et apports solaires) est normalement réalisable. Il vous faudra tout de même des moyens de chauffage et surement de clim. (même si inutiles).
  • la ventilation sera clairement règlementée (renouvellement de volumes d’air par heure, etc.). Il faudra très probablement de la VMC.
  • l’autonomie en élec. est possible. Mais un raccordement au réseau (inutile pourtant) sera prescrit je suppose.
  • pour l’eau, c’est plus complexe, car il s‘agit d’une question de “santé/hygiène”. Même en admettant qu’on puisse règlementairement (et je ne crois pas) récupérer l’eau pour tous les usages dans le cadre d’un ERP, vous serez – en tant que maitre d’ouvrage – responsable de tout dysfonctionnement (et conséquence potentielle sur un client/patient/élève). Il n’y a pas plus de chance que ça arrive qu’avec le réseau public, mais dans ce dernier cas, c’est la régie qui serait responsable, pas vous!
  • l’assainissement intérieur par phyto me semble malheureusement impossible à intégrer si des normes d’hygiènes (cadre médical, etc.) sont applicables. Mais une phyto extérieure agréé pourra probablement être mise en œuvre.

Il faudra en outre respecter les règles de sécurité incendie et d’accessibilité PMR, ce qui complexifie sérieusement la conception mais doit pouvoir rester compatible avec les principes de la MAD. Bref, c’est à étudier précisément pour chaque projet, mais sachez d’ores et déjà que vous vous entrez dans le bourbier règlementaire, et que le coût des travaux va considérablement augmenter.

ÉTAGE: MAD de plain-pied, en R+1, avec combles aménagé?

Et oui, c’est une question fréquente! Il est possible de concevoir une MAD avec un étage même si je le déconseille idéalement, pour principalement deux raisons:

  • La surface de récupération des eaux de pluie sera divisée par deux. Dans une MAD de plain-pied, chaque habitant a sa portion de toiture, là où en R+1, les locaux se superposeront. A éviter dans les endroits secs (Provence). Mais c’est envisageable dans une région où les précipitations sont conséquentes et surtout régulières.
  • La masse thermique nécessaire au stockage de la température sera moins bien répartie dans une maison à étage. La première source de masse thermique facilement exploitable étant le sol en place. En étage vous serez moins en contact avec. En outre, l’air chaud monte et le froid descend, donc la température dans la maison sera moins homogène.

Ça, c’est pour la “pureté théorique”. Dans la pratique, il peut être tout à fait judicieux de prévoir un étage si l’emprise au sol devait être limitée pour une quelconque raison, ou si vous souhaitiez 7 chambres par exemple, car la maison serait très longue (axe est-ouest) dans sa configuration classique.


Il peut être tentant d’utiliser le volume des combles pour ajouter une ou plusieurs chambres par exemple. D’une part les murs (façades et pignons) devront être plus haut pour permettre une hauteur sous plafond (ou surface habitable) acceptable, ce qui peut facilement revenir à ajouter en étage en fait. D’autre part, l’usage des combles ne permet pas, ou difficilement, d’avoir l’espace tampon qu’est la serre au droit des chambres qui y seraient situées. Les ouvertures de ces chambres devront respecter la pente de toiture (souvent imposée par l’urbanisme) et vous ne contrôlerez donc pas l’ensoleillement dans celles-ci.

Après, si le règlement impose une pente de toiture à 45°, il peut être intéressant d’utiliser le volume qui en résulte (et de rentabiliser le surcoût de cette toiture (charpente/isolation/couverture)) pour y loger une partie du programme. A étudier selon règlement et configuration!

De la compacité des constructions:

Entre une maison en RDC de 2 unités de surface, et une en R+1 d’une unité de surface (x 2 niveaux donc), il y a effectivement 2 fois plus de toiture pour la 1ere en RDC, mais en revanche 2 murs en moins! Ça nous fait donc une unité de paroi en contact avec l’extérieur (mur et toiture confondus) de moins pour la version en RDC. Cf Croquis:

Cependant, si on compare les surfaces: un plan de 50m² en RDC (5x10m par 2m50 de ht) aura autant de surface de paroi extérieure que son homologue en R+1 (de 5x5m en plan). Dans les 2 cas: 125m².
Si vous incluez la surface au sol, la version en RDC dépasse. C’est là que je rebondis sur l’argument qui privilégie le plain-pied:


Contrairement aux autres constructions, la MAD mise beaucoup sur la masse thermique. Cette donnée n’est que trop peu prise en compte dans la construction tradi. et même écologique.
Et la principale source de masse thermique ne demandant pas un gros coefficient de main d’œuvre (murs en pisé ou autre) se trouve sous les pieds, la terre en place. Certes, sous certaines latitudes et/ou altitudes il vaudra mieux isoler le sol (et idéalement rajouter de la masse thermique sur cette isolation), mais il est possible de faire autrement (isolation périphérique profonde, trottoirs isolants).

Continuons: moins de fondations sur le R+1 mais celles-ci doivent supporter plus de charges. Moins de dallage en R+1 certes, mais un plancher de plus (avec peu de masse donc, et des détails constructifs supplémentaires), et un escalier en plus.
Il n’est aux dernières nouvelles pas possible ou du moins périlleux d’envisager la technique Nebraska (paille porteuse) pour des maisons autre que de plain-pied. Des échafaudages sont aussi nécessaires pour bâtir les murs du R+1, là où c’est dispensable en RDC. Une température moins homogène enfin pour le R+1 (le chaleur monte) ainsi qu’une ventilation naturelle plus complexe.

Bref, voyez que le comparatif ne donne pas clairement raison à un des 2 choix. C’est à l’appréciation de chacun, du terrain disponible, de la configuration voulue, de la technique de construction envisagée, etc.

LOCATION (gîte, vente ou résidence secondaire)

La MAD n’est pas une maison idéale pour une résidence secondaire et/ou pour la location. Car il faut vous assurer que les locataires seront en accord avec ce style de vie. Qu’ils soient “conscients”!
Vous ne voudriez pas avoir à remplacer les batteries élec. si les locataires les “flinguent” en laissant tous les appareils allumés une nuit d’hiver (il y a cependant désormais des dispositifs de sécurité, j’exagère!). Ou qu’ils se retrouvent sans eau pour n’avoir pas fait attention à leur consommation pendant un été sec.
Vous devez aussi comprendre que vous êtes responsable de la qualité de l’eau que vous leur assurer. Il n’y a a priori pas plus de risque avec l’eau d’une MAD qu’avec celle du réseau (je dirai même moins de risques, car d’une meilleure qualité), mais si l’eau du réseau s’avérait polluée un jour, vous ne seriez pas responsable (la régie le serait). Alors qu’en autonomie, oui.

Il faut aussi prendre en compte que la maison doit être utilisée régulièrement.
Sans douches régulières par exemple, vous n’arrosez plus les plantes intérieures. Vous pouvez partir une semaine certes, mais au bout certain moment s’il a fait beau et sec (photosynthèse et donc consommation d’eau grise importante) l’eau des jardinières ne sera pas remplacée et tarira (sauf pluie pendant cette période). Et les plantes (une partie de votre système d’assainissement) peuvent mourir. Donc prévoir si maison inoccupée longtemps quelqu’un sur place (un voisin) pour faire couler l’eau de temps à autre!

Il faut aussi que le soleil entre quotidiennement dans la maison. Je déconseille des volets (ou autre occultation) en cas d’absence, car cette maison met beaucoup de temps à se stabiliser en température (ce qui fait qu’elle peut être autonome en chauffage). Donc si la maison devait être fermée “solairement” (volets) 6 mois durant, pour ensuite y passer un week-end, vous le passerez (thermiquement) dans une cave! Ou vous devrez faire rugir le poêle!
Pour une maison de week-end donc, vous devez soit laisser le soleil pénétrer la maison, soit changer l’architecture au profit d’une maison légère (sans masse thermique, donc pas autonome en chauffage) qui se chauffera en un rien de temps. La masse thermique mettant autant de temps à se réchauffer qu’à se refroidir.
A considérer donc!

MAISONS AUTONOMES: la MAD et les autres.

Tout le monde prétend faire des maisons autonomes. La moindre structure bois avec un panneau photovoltaïque est désormais qualifiée d’autonome. Non! En fait, aucune proposition ne l’est réellement, pas même la MAD d’ailleurs! Mais voyons ça de plus près:

Vous devez toujours vous poser la question du chauffage. Comment est chauffée la maison qu’on vous vend? Dans le meilleur des cas, par un poêle à bois. Très bien, mais ne parlons plus d’autonomie. Le bois est extérieur. Si vous ne coupez pas des bûches tous les jours, il gèlera l’hiver dans votre maison, et ce en admettant déjà que vous ayez la foret qui va bien pour l’approvisionnement!

Il faut se chauffer au soleil, et cela implique bien plus d’une ossature bois, avec quelques fenêtres au sud (etc.). Il faut de la masse thermique et énormément d’apports solaires. Posez-vous la question de comment fonctionnent thermiquement ces maisons prétendues autonomes! Est-il possible de se chauffer uniquement par apports solaires quand la moitié des pièces de la maisons (chambres et SDB) ne sont pas orientés au sud? Et certaines au nord? C’est impossible (hors climats chauds)!

La maison est-elle autonome en eau? Jamais, si vous regardez bien. Certains parlent vaguement de citernes de récupération: hop!, une cuve de 1000L posée sous la gouttière, et voilà la conscience écologique soulagée. Non, c’est plus complexe.

Récupérer l’eau pour le jardin, voire les wc et le lave-linge, c’est très bien, mais qu’on ne me parle pas d’autonomie en eau!

La maison est-elle autonome en assainissement? Parfois oui. La classique fosse toute eaux (+ épandage) est un “assainissement non collectif”, donc autonome. Mais est-il durable (pollution des nappes par percolation des eaux usées)?

Et pour en revenir à la production électrique: en installant 100m² de photovoltaïque en toiture et 50 batteries (en cas de budget illimité), tout le monde sait faire une maison autonome en électricité. C’est facile. Le vrai challenge est de le faire avec 6, 10 ou 20m² de panneaux. De ne pas tomber dans l’emphase technologique.


Par ailleurs, méfiez-vous des sites internet alléchants, remplis d’images de gens beaux et heureux, épanouis par la nature, expliquant que l’autonomie c’est super! Sites truffés de photos de nature et de dessins New Age impersonnels, chopés sur Shutterstock ou Ghetty Images, etc.

Interrogez-vous ainsi:

  • Qu’est-ce qu’on me vend concrètement? une prestation, un produit, etc?
  • Qui me le vend? Que fournit cette personne? Que sait-elle concrètement faire (de ses 10 doigts)?
  • N’est-ce pas un intermédiaire de plus, qui mettrait en relation un client avec ceux qui savent réellement faire?
  • Les principaux visuels (projets, photos, images, etc.) visibles sur un site sont-ils créées par son auteur?
  • Etc.
MODÈLE: maison type, architecture générique, etc.

C’est vrai que la MAD peut faire penser à une architecture générique répétitive. Mais non, pas tellement.
La MAD est de ce point de vue plus un concept, une manière de concevoir une maison dans le but de l’autonomie, et pas une architecture ou construction figée.

Sachez que chaque fois qu’un client me dit qu’il veut le plan type, eh bien le plan est différent à la fin: “et la cuisine comme ça, la sdb plus grande, des toilettes sèches par là, un placard ici, etc.”

De plus, l’architecture doit s’adapter au site: le terrain peut être en pente, pas parfaitement orienté, arboré, etc. Ce qui peut engendrer une adaptation du plan. S’adapter au climat aussi: on ne construit pas pareil en Bretagne ou dans les Alpes.

Enfin le règlement d’urbanisme peut prescrire ou interdire des choses. Chaque commune aura le sien. En Provence vous devrez avoir une couverture de tuiles canal avec une pente de toiture de 30%, là où dans le Lot par exemple sera imposée une couverture en tuile plate rouge sombre avec pente à 100% (ce qui coûtera 50% de plus au passage). Et en Isère, peut-être que le bac acier en couverture sera autorisé par exemple. Ça c’est pour les toitures (point souvent réglementé) mais le texte peut imposer d’autres choses.

Donc, malgré leur caractéristiques communes (orientations sud, etc.) chaque MAD sera unique.

RÉCUP’: est-il possible d’envisager la récupération de matériaux?

L’usage de matériaux récupérés est envisageable dans une MAD.
Il est possible de réutiliser du bois (de charpente, de bardage, etc.), des vitrages, des fenêtres, des portes, certains isolants, la plupart de matériaux de couverture (ardoises, tuiles, bac acier, etc.), des matériaux de finition (carrelages, parquets), voire des équipements (douche, lavabos, poêle bois, etc.).

Mais ce n’est pas si simple, et pour plusieurs raisons:

  • il est délicat de demander à des artisans d’utiliser des matériaux récupérés avec lesquels il travailleront, et dont ils se porteront garants (assurance).
  • cela demande aussi une logistique complexe et beaucoup de temps: trouver des chantier de démolition, transporter les matériaux, les retravailler (démontage, nettoyage, équarrissage (bois), etc.).
  • c’est aussi potentiellement complexe en conception. Baser les plans sur un calepinage d’éléments existants (façade vitrée, portes, poutres, panneaux, bardages, etc.). Mais ça c’est mon affaire d’architecte, je plancherai sur le sujet avec plaisir!
  • enfin, la réglementation ne l’autorise pas forcément. Je pense en outre à la réglementation thermique (RT2012), qui nécessite de connaître toutes les caractéristiques des matériaux d’enveloppe, isolants et vitrage notamment. Si nous ne pouvons pas connaître le coefficient “Ug” d’un vitrage par exemple, il n’est pas possible de faire le calcul thermique demandé par l’administration. Idem pour les isolants (avec le coefficient “lambda” de conductivité thermique).

Mais, je serai quoiqu’il en soit ravi d’y réfléchir, et de composer avec cette contrainte.

RÉGLEMENTATION: urbanisme, DTU, RT, labels, etc.

URBANISME:

Les règles contraignantes sont essentiellement celles de l’urbanisme local (PLU dans la majorité des cas):
Elles peuvent vous demander de vous raccorder à l’adduction d’eau et/ou au tout à l’égout (si ce dernier existe). Cela dépendra de la commune. Certains villages où j’ai travaillé n’ont aucune règle et donc pas de souci. Mais en bref, plus vous vous rapprocherez des zones urbaines, plus vous serez contraints. Donc la parcelle peut devoir être raccordée à l’eau, mais vous n’êtes pas obligé d’alimenter ensuite à votre maison. Pour l’assainissement: si tout à l’égout existant, obligation presque imparable. En cas contraire: fosse + épandage classiques. Je préfère les prévoir de base (en l’absence de tout à l’égout), car il vaut mieux dépenser 5000€ pour ça, que de lutter 6 mois avec les administrations pour une dérogation… Même si c’est absurde, car il y a un effet “ceinture et bretelles” avec la phyto en plus.


L’urbanisme peut aussi vous imposer plein de choses: hauteur, gabarits, formes et alignement de la construction, pente de toiture et matériau de couverture, voire de façade, teinte des enduits, formes et teintes de menuiseries, et même l’apparence de la clôture!
Bref, c’est local, donc je vous invite à vérifier ces règles le plus en amont possible dès que vous avez un terrain en vue. Je m’en chargerai sinon dans le cadre de ma mission.


RÈGLES DE L’ART – DTU

Plusieurs techniques constructives sont possibles pour réaliser une MAD. Des plus “bricolées” et illégales aux plus traditionnelles et respectant les règles de l’art. En tant qu’architecte je me dois d’apporter des solutions techniques reconnues, et construire par des entreprises assurées (décennale). Donc tous les corps d’état respecteront leurs règles de l’art.

Si vous êtes autoconstructeur, que la banque ou les assurances ne vous embêtent pas trop, et surtout si et n’avez pas froid au yeux, vous pouvez alors opter pour des mises en œuvre alternatives.


RT 2012 – LABELS (passif, Bepos, etc..)

Je vais être honnête et ne vois pas tellement l’intérêt des labels. Car cela consiste essentiellement à surdimensionner le système photovoltaïque (pour revendre le surplus) et ajouter de la machinerie inutile (double-flux, etc.). Et ce n’est pas tellement ma logique (je respecte tout à fait ces choix par ailleurs), car j’essaie de ne pas être dans l’emphase technologique, pour plutôt dimensionner juste, au plus près des besoins. Répondre à ces labellisations est en outre très coûteux (peu de gens ont déjà les moyens suffisant pour la maison qu’ils désirent) à la construction. De plus les labels contraignent à tout un tas de choses que je ne trouve pas légitime (c’est mon avis hein!). 

La MAD est passive par définition, et même bien plus qu’une maison labellisée de la sorte, puisqu’en contrôlant – en plus de l’aspect énergétique – production d’eau et gestion des eaux usées, elle traite du même coup la question de l’énergie relative à ces besoins précis (énergie grise et directe nécessaires aux réseaux et centrales) non pris en compte dans d’autres constructions type passif, bepos, etc. De plus, en toute logique, qui a besoin de prétendre à un label certifiant d’une faible consommation, quand sa maison n’est pas raccordée aux réseaux!?

Si vous souhaitez vraiment une maison labellisée, je suis prêt à m’y intéresser, mais j’aurais alors une question préalable: pourquoi?

Concernant la RT 2012, ce n’est pas un label mais la réglementation, donc je suis / vous êtes obligé(s) de la respecter. Et ce, bien qu’elle soit contre-productive dans les faits (la RT est plus un garde-fou pour les constructeurs dont la question environnementale est la dernière des priorités). Donc oui, bien que la RT impose des aberrations, la MAD doit s’y soumettre. Je vous indiquerai le cas échéant comment “jouer” au mieux avec cette réglementation…

RÉHABILITATION: est-il possible de rendre autonome une vieille maison?

MISE À JOUR : je ne vais plus pouvoir accompagner de clients dans des projets de réhabilitation, n’arrivant pas à en vivre (trop chronophage). Désolé de ne pas pouvoir donner suite, ou en tout cas, pas dans les prochains temps.


Vous pouvez envisager la réhabilitation d’un bâti existant. Les principes que j’explique au long du site sont valables pour la réhabilitation: isolation extérieure et masse thermique intérieure, apport solaire maximum, serre accolée, phytoépuration, récupération des eaux pluviales avec citernes, production photovoltaïque, etc.

Il faut “simplement” que le bâti d’origine ait quelques qualités comme une implantation sur le site adéquate (sud dégagé), une orientation adaptée (façades S et N, pignons E et O) et que les pièces soient au mieux agencées par rapport à la façade sud. Cette dernière qu’il faudra percer au maximum pour l’apport solaire. L’organisation des pièces peut aussi être modifiée pour coller à l’orientation, et la distribution refaite ou facilitée par la serre.

Une fois les grands axes précédents validés, il faut définir une stratégie d’isolation/ création de masse thermique. Dans le cas d’un bâti traditionnel en pierre, ce choix peut être cornélien! Car si l’isolation est ajoutée à l’extérieure des murs existants – ces derniers devenant alors la masse thermique de la maison – , la maçonnerie en pierre ne sera plus visible en façade (dommage!).
Il est sinon possible de choisir d’isoler à l’intérieur des murs existants, et d’ajouter la masse à l’intérieur de cette isolation (vous me suivez?!). Résultat: on conserve l’apparence extérieure en pierre de la maison, mais les surfaces intérieures sont considérablement réduites par l’ajout de ces “couches”. Contraignant aussi, sauf si le bâti de départ est très vaste. A étudier en fonction des goûts, de la surface disponible et du règlement d’urbanisme.

Il faut aussi que le terrain (et/ou l’urbanisme) permette l’implantation de la serre en extension de la maison, et des citernes à proximité.

Il faut que le matériau de couverture soit adéquat pour la récupération d’eau de pluie, et idéalement que la configuration de la toiture permette le positionnement des panneaux solaires (bien qu’ils puissent être au sol (même si moins exposés)).

Après, il s’agira de questions plus techniques liées aux procédés constructifs: charpente, isolation toiture, isolations des soubassements/fondations, isolation du sol le cas échéant, etc.

Bref, c’est un étude qui peut mériter d’être menée.
Mais je ne suis pas certain qu’une réhabilitation soit source d’économie. Certes la structure est déjà existante (mais la structure ne représente que 20-25% (?) du coût d’une construction neuve peut-être). Le hors d’eau / hors d’air (couverture, menuiseries, étanchéité) et tout le second œuvre sont à revoir en général (en réhabilitation lourde). Et dans une vieille bâtisse, aucune cotation ronde, aucun angle droit, donc des complications, du temps investi (main d’œuvre), donc un coût. Souvent des reprises structurelles sont à prévoir aussi.

En somme, c’est plus complexe qu’une construction neuve (tant en conception qu’en réalisation). Je pense que le choix d’une réhabilitation doit se faire au motif de vouloir un lieu avec une histoire, pour les amoureux de constructions anciennes, mais aussi pour donner un futur à ces bâtiments qui ne doivent pas être laissés à l’abandon. Bref, par goût et convictions, plus que pour des raisons économiques.

En tout cas, la réhabilitation est aussi un exercice de conception très intéressant en ce qui me concerne! Je serais ravi de m’y atteler.

SURFACES, et dimensions de la MAD

Il n’y a pas réellement de dimensions fixes. La MAD est un “concept”, un principe de conception. Et c’est mon métier de dessiner la votre selon vos envies et les différentes contraintes (terrain, urbanisme, budget).

Mais prévoyez environ 10m de large (axe nord/sud). Pour la longueur de la maison (axe est/ouest): comptez au moins 10m de parties communes + 3m20 par trame de chambre (ou ~4m50 pour suite parentale) + 2x1m (épaisseur des murs pignons) + ~1m (pour les 2 débords de toiture) . Tout ça peut varier suivant plan voulu ou technique de construction adoptée. Si vous souhaitez un grand séjour, ça sera plus! Si vous vous satisfaites d’un petit, ça sera moins.

Après, notez que des reculs sont en général imposés par rapport aux limites de propriété sur les règlements d’urbanisme (en général 3m).

TECHNIQUES: quels matériaux et mise en œuvre?

La MAD peut être réalisées selon plusieurs techniques (et matériaux). Elle fonctionnera tout aussi bien qu’elle soit faite de béton et polystyrène que de terre et paille. Ma préférence allant à ces derniers, vous l’aurez compris.

J’explique sur le site une technique pour les murs – permettant de créer structure, isolation et masse thermique – en reprenant la méthode du GREB (double ossature bois avec paille insérée au milieu), puis pisé damé dans un coffrage guidé par une 3ème ossature.
Il est possible d’utiliser une technique paille plus traditionnelle (montants de 145 ou 220), ou même la paille porteuse, et le pisé peut-être traditionnellement coffré dans des banches à béton et être porteur.
L’isolation peut aussi être réalisée en fibre de bois, ouate de cellulose, etc. et la masse thermique faite de briques de terre crue, cuite, etc.
Bardage ou enduits en façade selon, goûts, budget, réglementation locale ou structure choisie.

Les fondations seront choisies suivant les préconisations d’une étude de sol géotechnique et selon la réglementation (béton armé hélas). Le béton cyclopéen est un choix pertinent je trouve, mais n’est malheureusement pas officiellement reconnu… Les soubassements seront en maçonnerie également: blocs (+ chaînages) ou béton. Fondations et soubassements seront isolés avec un isolant imputrescible (liège ou polystyrène selon budget). Dallage + fond de forme classiques, suivant réglementation pour le sol. Isolé ou non suivant climat, calcul thermique et/ou budget.

En toiture, plusieurs méthodes aussi. Charpente tradi (fermes, pannes) et chevrons hauts formant caissons paille (ou laines (végétales, animale, minérales), ouate, etc.), ou chevrons plus classiques si isolation en sarking (fibre de bois, polystyrène, polyisocyanurate, etc.). Puis écran de sous toiture, litelage ou voligage et couverture au choix: bac acier (économique et parfait pour récupération de l’eau), ou tuiles, ardoises, zinc, etc.
La charpente peut aussi être en fermette avec isolation en faux plafond (paille, ouate, etc.)
Dans le cas d’une éventuelle toiture monopente, “chevrons” porteurs (poutre en I ou massif) puis isolation entre chevrons ou sarking, respectivement.

Menuiseries bois, avec détails d’étanchéité en acier thermolaqué ou zinc. Menuiseries alu possibles (même si j’émets des réserves (énergie grise considérable et esthétique moins à mon goût, c’est personnel!).

Toutes finitions à votre choix: parquet, carrelage, faïence, menuiseries intérieures, sanitaires, etc.

Voilà pour les grandes lignes. Je vais un peu vite, désolé, car ces sujets nécessiteraient des heures de discussion!

TERRAIN: quel terrain conviendra à une MAD?

Pour commencer tout projet, il faut en amont avoir repéré le terrain qui l’accueillera. Le site d’implantation est un élément primordial pour tout projet (MAD ou autre). Ce terrain devra avoir quelques caractéristiques, expliqués ci-après.

Pour ceux qui se posent la question: non, la MAD ne permet pas légalement de construire sur terrain non constructible. La viabilisation d’un terrain (son accès aux réseaux publics) n’est pas ce qui définit officiellement sa constructibilité (même si dans les faits ça peut être lié). C’est un classement en zones (Ua, Ub, N, A, etc.) qui dira si le terrain est en zone constructible.


Reprenons: votre terrain devra avoir une bonne exposition solaire. C’est à dire qu’il doit recevoir le soleil du sud (du sud-est au sud-ouest) et ce, surtout les mois d’hiver quand le soleil est bas (~20° au zénith). Il ne doit donc pas y avoir de masque au sud bloquant les rayons (construction proche, grands arbres persistants, etc.), car cela reviendrait à vous couper le chauffage en somme!

Le terrain peut-être en pente, mais celle-ci doit le plus possible descendre vers le sud. Une pente est ou ouest est gérable, mais je déconseille vivement une pente nord. Un terrain pentu peut compliquer un peu la construction (et donc alourdir la note), mais je trouve personnellement qu’il peut améliorer l’insertion paysagère (puisque la maison est plus ou moins aveugle sur 3 façades). Une pente vraiment forte est aussi à éviter si possible.


Quant à la nature du sol, elle est très importante puisqu‘elle peut faire grandement varier le coût des fondations. Mais à moins d’être géotechnicien et de faire des sondages, vous ne pourrez pas être sûr de votre coup lors d’une visite (et moi non plus). Et j’ai déjà eu des surprises sur ce sujet. J’impose une étude de sol au cours des études dans tous les cas. Donc un sol sec et peu argileux est préférable. Les sols rocheux ont l’avantage de vous offrir les meilleures fondations qui soient (on se fixe dans la roche, ca ne bouge plus) mais peuvent demander beaucoup de main d’œuvre en retour, donc un coût. Un terrain “imperméable” ayant une mauvaise percolation impliquera un système d’assainissement individuel officiel (si votre terrain n’est pas raccordable au tout à l’égout) plus coûteux.
Si possible, renseignez-vous auprès des voisins, des paysans qui connaissent la terre. Y a t il de l’eau stagnante l’hiver sur le terrain? Pourquoi cette parcelle n’a jamais encore été bâti? Voilà des pistes pour vous faire une idée.

La viabilisation du terrain est un plus, mais il est possible (même si plus contraignant) de faire un chantier en autonomie (électrique et en eau).

Les autres aspects concernant le terrain seront plus liés aux règles d’urbanisme applicables qu’au terrain en lui même.

Enfin, – c’est quand même important – vous devez être séduits par le lieu!

VISITE: est-il possible de visiter une MAD?

Hélas non. Il n’est pour le moment pas possible de visiter de MAD.

Il en existe pour le moment deux “non officielles” dans le Cantal. Elles ne sont pas strictement identiques à la présentation du site, ni totalement autonomes pour l’heure (car réalisées pour une somme modique). Mais leur fonctionnement thermique (solaire + ventilation) est très performant!, et ce malgré le design altéré (d’où l’appellation “non-officielle”). Malheureusement les propriétaires ne font pas de visite. On me fait cette demande tous les jours, ça serait ingérable pour eux, vous comprendrez.

A noter que les chantiers du “Géonef” et de la MAD “atelier” se terminent (respectivement en autoconstruction et par entreprises). Six autres nouveaux projets sont en cours d’études actuellement à différentes phases. La MAD “atelier” sera ouverte aux visites (voire à des événements), mais seulement à l’issue du chantier!